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Aménagement du territoire, une matière transversale

Raphael Gigi
 

1. Dans quelle école et dans quel degré/orientation exercez-vous votre métier ? 

Institut notre dame d’Arlon /  1 et 2e degré (EDM – Histoire – Formation historique et géographique) 

 

2. Selon-vous, quel est l’intérêt d’enseigner les notions d’aménagement du territoire ? 

Comprendre l’organisation des logiques habiter-produire-consommer-circuler-se divertir.  Comprendre également l’évolution des choses pour, idéalement faire des choix intelligents en tant qu’adulte.  Enfin, comprendre l’organisation de son milieu de vie actuel.   

3. Est-ce pour vous une thématique simple ou complexe à enseigner ? Pourquoi ? 

C’est une thématique compliquée pour les 1 et 2e année.  Idéalement, il faudrait l’aborder en rhéto.  C’est à cet âge-là où ils arrivent à se projeter dans leur vie adulte et où ils peuvent comprendre également le pourquoi des choses.  Avec les 1e et 2e, on peut se limiter à de l’observation et de la découverte.  L’avantage est qu’ils partagent facilement leur vécu et leur situation.  Une des grandes difficultés est que beaucoup de questions trouvent leurs réponses dans des règlements (CodT – plan de secteur – SDT – etc.)  Enfin, lorsque l’on veut organiser un débat, nous retrouvons généralement le rêve de la villa 4 façades et les valeurs de parents (bétonisation – investisseur immobilier – tout à la voiture – ou l’inverse !).  Il est difficile aux élèves de se positionner individuellement. 

4. Combien d’heures de cours sont dévolues à cette thématique dans votre cursus ? 

En EDM, on l’aborde sans le citer.  C’est facilement ¼ du cours sur toute l’année.   
En FHG (section qualifiante et professionnelle – 3e ) lors de la thématique « l’étalement urbain » nous abordons cette thématique.  Cela correspond à 6 semaines sur une année.   

5. Quand vous parlez d’aménagement du territoire à vos élèves, quelle est leur réaction (concernés/dubitatifs…) ? 

J’en parle dans le cadre de mes cours.  Souvent, on ne cite pas le terme « aménagement du territoire » mais nous prenons un regard particulier (habiter – circuler – consommer – produire – se divertir) et son évolution dans le temps.  Ils sont intéressés et cela suscite beaucoup de questions.  Les réponses se trouvent souvent dans les règlements (comme cité plus haut).  Le seul moment où cela fonctionne bien, c’est avec des activités d’observation (activité de terrain) ou lors d’animation plus ludique (urbaniste en herbe).   

 

Elodie Saur

1. Dans quelle école et dans quel degré/orientation exercez-vous votre métier ?

J'enseigne à l'Institut Sainte-Marie d'Arlon depuis maintenant 5ans. Je donne cours aux élèves du premier et du deuxième degré. Cette année, ma charge horaire est la suivante :  4h d'Etude du milieu en première (une classe), 8h d'Etude du milieu en deuxième (deux classes donc), 4h de Sciences sociales en troisième générale, 2h de Formation historique et géographique (FHG) en 3e technique social (une classe) ainsi que 4h de formation historique et géographique (FHG) en 4e technique social (2 classes donc).

 

2. Selon-vous, quel est l’intérêt d’enseigner les notions d’aménagement du territoire ?

A mon sens, il me semble impératif de traiter de la thématique de l'aménagement du territoire le plus tôt possible. En effet, me concernant, je travaille sur l'aménagement du territoire dans mes cours d'Etude du milieu (en 1ere et en 2e) ainsi qu'en 3e TQ. Il me semble impératif d'informer les élèves à ce sujet et qu'ils puissent prendre conscience qu'un endroit n’est agréable qu’à condition d'être aménagé correctement. L'une des missions de l'enseignement est de former le jeune à devenir un citoyen actif et responsable. A mon sens, enseigner l'aménagement du territoire permet donc pleinement de remplir cette mission. Les jeunes que nous avons devant nous sont les adultes de demain, le territoire (qu'il soit rural ou urbain) est soumis depuis toujours à de nombreuses modifications, il est donc nécessaire qu'ils puissent prendre conscience que le protéger et l'organiser correctement doit être un devoir. Cela passe donc par une organisation réfléchie des espaces.

3. Est-ce pour vous une thématique simple ou complexe à enseigner ? Pourquoi ?

Je pense que cela va beaucoup dépendre d'une part de l'intérêt que porte l'enseignant à cette thématique et d’autre part des prescrits légaux des programmes. Dans le cadre du cours d'Etude du milieu, à mon sens, le programme est suffisamment large que pour y laisser une place à l'aménagement du territoire. Par exemple, lorsqu'on parle de "Circuler/ Habiter/ Consommer" en milieu rural ou en milieu urbain (en 1ere), il est assez simple de pouvoir y introduire la notion d'aménagement du territoire et de partir sur des éléments faisant sens auprès des élèves. (ex: L'aménagement de la Place Léopold à Arlon est quelque chose qui les intéresse fortement et pour lequel ils sont demandeurs d'en connaitre davantage. Ils prennent plaisir à réfléchir à cet aménagement en veillant à disposer avec ordre les différentes activités de l'Humain présentes (ou non) autour de cette place.)

Dans d'autres cours, il m'est totalement impossible d'y introduire cette notion. Le cours de Sciences sociales ne se prête par exemple pas du tout à cette thématique. (Mais pour ces élèves, il s'agit d'une option, ils ont donc le cours de géographie en 3e qui va leur permettre d'aborder cette thématique. Bien que... le programme a aujourd'hui changé et il peut être plus complexe d'y insérer cette thématique.)

En ce qui concerne le cours de formation historique et géographique (FHG), une partie du programme de 3e traite de "L'étalement urbain". A nouveau, c'est donc tout naturellement que cette notion d'aménagement du territoire est ici abordée. Les élèves qui poursuivent leur cursus dans l'enseignement technique de qualification aborderont pleinement l'aménagement du territoire en 6e puisqu'il s'agit d'un prescrit légal à voir. L'idée est donc en troisième de leur fournir quelques clés déjà pour décoder l'organisation des différents milieux.

4. Combien d’heures de cours sont dévolues à cette thématique dans votre cursus ?

En Etude du milieu, difficile à dire... Nous pouvons aborder à plusieurs reprises cette thématique sans pour autant ne faire "que ça". Plusieurs fois sur l'année, il pourra donc être question d'aménagement du territoire.
En FHG, en troisième, c'est par le biais du chapitre sur l'étalement urbain que j'aborde la notion d'aménagement du territoire. Puisqu'il s'agit d'un cours à 2h/ semaine, je dirais que durant ce chapitre, nous pouvons passer environ 4h à cette thématique qu'est l'aménagement du territoire.
Je dirais que la 6TQ et la 6G sont les années durant lesquelles la charge d'heures dévolue à l'AT sont les plus importantes. Les programmes étant construits dans ce sens.

5. Quand vous parlez d’aménagement du territoire à vos élèves, quelle est leur réaction (concernés/dubitatifs…) ?

Comme j'ai pu le dire préalablement, les élèves se sentent concernés par cette thématique. Ils sont demandeurs même d'être consultés pour certains aménagements (ex : Place Léopold). Ils ont conscience qu'il est nécessaire d'organiser le territoire intelligemment. Et je trouve que cet intérêt est présent dès la première année en secondaire. Il est donc triste parfois de constater que (trop) peu d'heures sont dédiées à une thématique qui impactera pourtant leur vie. 

 

Madysson Jacques
 

1. Dans quelle école et dans quel degré/orientation exercez-vous votre métier ?

1er degré de l'enseignement secondaire ordinaire - Institut Cardijn Lorraine Athus

 

2. Selon-vous, quel est l’intérêt d’enseigner les notions d’aménagement du territoire ?

Former et informer le jeune afin qu'il puisse porter un regard différent sur son environnement local, un regard plus averti, plus instruit.
Lui donner l'envie d'ouvrir les yeux sur le monde qui l'entoure.
Renforcer l'intérêt déjà porté par certains au bâti, au patrimoine, à l'organisation d'un village, à l'évolution du village - Permettre de lire un bâtiment ou l'autre connu, voire la maison que le jeune habite (ferme restaurée).
Nouer des liens avec les anciens qui ont connu et partagent volontiers un pan d'histoire locale et de son changement, de son évolution.
Permettre au jeune de se projeter, en tant que futur adulte, lui permettre d'adopter une position 'critique' par rapport à cette thématique.
Ce thème permet au jeune d’avoir un œil averti et l’aidera à faire des choix de logement(s) dans sa vie d’adulte.
(Et tout ceci même si les termes "d'aménagement du territoire" ne sont pas spécialement cités souvent - de manière implicite ils sont très présents).

3. Est-ce pour vous une thématique simple ou complexe à enseigner ? Pourquoi ?

A partir du moment où ce sujet est un sujet ancré dans le vécu, dans l'observable, dans le proche environnement, les jeunes se laissent vite concerner.
Avec des outils numériques (Walonmap - Googe Earth,...) nous prenons de la hauteur, nous voyageons dans le temps de manière illustrée ; ceci sert la "lisibilité" du territoire.
Nous progressons dans la thématique au travers des modes de vie habiter, circuler, consommer, et de nombreux liens se font de manière assez évidente, permettant ainsi d'établir une forme de "logique".
Nous concrétions l'ensemble par "Urbanistes en herbe" où ils s'investissent sous une autre dimension

4. Combien d’heures de cours sont dévolues à cette thématique dans votre cursus ?

Difficile à comptabiliser, car ce sujet est assez "récurrent" ; il est repris dans les divers modes de vie. Si je dois dire un nombre... au moins une quinzaine d'heure/année du premier degré

5. Quand vous parlez d’aménagement du territoire à vos élèves, quelle est leur réaction (concernés/dubitatifs…) ?

Concernés, "implicables" pour la plupart. Les élèves sont partants dans la démarche, pour eux, ça relève d'une forme d'évidence, de logique. En effet, ça fait partie de leur environnement, ça va dans le sens "d'économies" diverses, d'adaptation, c'est dans l'air du temps. C'est une suite évidente pour eux également, me semble-t-il - à l'intérieur de notre cours - au vu de la " progression" mise en place au travers des thèmes des séquences.