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Les Arènes du territoire, clap de fin…provisoire

Organisées au cours du second semestre 2020 à l’initiative du Ministre de l’Aménagement du Territoire et du Service public de Wallonie, les Arènes du territoire, orchestrées par les Maisons de l’urbanisme se sont clôturées le 19 avril dernier par une séance de présentation des rapports de synthèse en visioconférence. Le résultat final est positif, cet exercice de démocratie participative a pu bénéficié des réflexions et propositions de panels de citoyens représentatifs de différents secteurs socioéconomiques.

Un chaleureux MERCI à tous les participants

Côté MURLA, trois séances ont été organisées de fin septembre à mi-novembre 2020. Elles ont rassemblé 17 participants d’horizons divers, en salle tout d’abord, sous forme d’ateliers numériques ensuite. Elus, intercommunale, bureau d’études, CATUs, représentants des secteurs agricole, culturel, immobilier et du milieu universitaire, membres de CCATM, CRIE, DNF, FRW, Parc naturel… tous ont activement participé à l’exercice, qu’ils en soient fortement remerciés !

Nos remerciements s’adressent aussi à Judith Du Faux (Visual Garden) qui nous a livré un storyboard attractif ainsi qu’au SPW et au Ministre qui nous ont confié cette mission organisationnelle. Enfin, Quint, Aurore, Laurent et Sylvie ont largement contribué au succès de l’opération en tant que chargés de mission MURLA…

Clap de fin… provisoire

Début 2021, dans chacune des MUs, les Arènes ont fait l’objet d’un rapport de synthèse et d’un storyboard. Ceux-ci ont été présentés à l’ensemble des participants lors d’une séance de clôture en visio conférence qui s’est tenue le 19 avril dernier.

Après une mise en contexte de Michel Dachelet, Inspecteur général au SPW, la MURLA a eu le plaisir d’ouvrir les festivités par une présentation de 15’ dont quelques idées-clés sont reprises ci-dessous. Se sont ensuite succédé la MU de l’arrondissement de Philippeville, la MU du Hainaut, la MU du Brabant wallon, les Plus beaux villages de Wallonie, la Maison régionale de l’architecture et de l’urbanisme, la Maison de l’urbanité et enfin la MU Famenne-Ardenne. Cette séance de clôture s’est terminée par la synthèse éclairée de Florence Lechat, attachée à la Direction de l’aménagement local (SPW).

Les Arènes … des chiffres et des lettres

Les éléments ci-dessous sont directement issus de la synthèse de Florence Lechat.

Les Arènes ont rassemblé 100 participants aux profils variés : fonctionnaires wallons (TLPE-ARNE) et agents communaux (CATU-ADL), représentants du monde associatif, des GAL et Parcs naturels, élus et membres de la CCATM, promoteurs immobiliers, auteurs de projet, intercommunales, université, autres.

Même si les points de vue antagonistes étaient accueillis et souhaités, in fine, les idées exprimées et les actions proposées sont globalement consensuelles. La majorité des actions identifiées se situent dans une phase d’expérimentation sur la courbe de la transition mais selon des étapes temporelles variables.

Les sujets les plus souvent abordés sont :

  • la stratégie (cohérence entre les échelons micro local, supra communal et régional) ;
  • les outils (révision du PS – fiscalité foncière et immobilière ) ;
  • les nouvelles formes d’habiter (rénovation, réutilisation de l’existant, réhabilitation, réappropriation, redynamisation, modularité) ;
  • la définition des centralités (attractivité, mixité, accessibilité) IN-OUT ;
  • l’agriculture ( autonomie alimentaire – agriculture durable- zone à protéger) ;
  • l’environnement (donner de la valeur à l’espace naturel – assurer à la nature et à la biodiversité un développement urbain) ;
  • la mobilité et les espaces publics (renforcer la quantité et la qualité des réseaux).

Parmi d’autres, évoquons enfin quatre points saillants faisant manifestement consensus parmi les participants :

  • le plan de secteur favorise l’étalement urbain mais sa révision se heurte aux intérêts privés et au droit de propriété ;
  • il est nécessaire de définir les centralités ainsi que les critères qui doivent les encadrer mais il est tout aussi indispensable de réfléchir au cas par cas sans généraliser et sans abandonner les zones OUT ;
  • la densification  de ces centralités doit viser la mixité sociale, fonctionnelle, intergénérationnelle… elle doit rechercher la qualité des lieux avant la quantité des logements ;
  • la communication autour de cet enjeu doit être améliorée, elle doit viser à réenchanter plutôt qu’à culpabiliser… via la plateforme du site Territoires du SPW et dans les médias généralistes.

Arènes locales de la MURLA… les points forts

Les lignes qui suivent ne visent pas à proposer une synthèse des Arènes locales mais à susciter l’envie de découvrir le rapport complet hébergé sur notre site …

Des débats ancrés dans un territoire

Les apports des participants s’inscrivent naturellement dans leur territoire à savoir celui de la province de Luxembourg, structuré par un réseau de petites villes, bourgs et villages. Arlon, première ville en nombre d’habitants, compte 16000 citoyens et se classe au quinzième rang des villes wallonnes.

La province se caractérise également par une densité de population très faible par rapport à la Wallonie et aux régions frontalières. L’artificialisation des sols trouve principalement son origine dans le secteur du logement. On y constate toutefois une baisse de la production de maisons 4 façades et une hausse de la construction d’appartements.

47 stratégies identifiées et regroupées en 10 macro thèmes

Stratégies et outils, fiscalité, espaces existants, protection des ressources, densification, mobilité, mixité, sensibilisation/participation citoyenne, qualité de vie/vivre ensemble, qualité des zones OUT ont été les thèmes majeurs des débats ; ceux-ci sont assez semblables à ceux traités par les autres arènes locales en Wallonie.

Ces thèmes ont été abordés avec beaucoup de lucidité et de pragmatisme par les participants. Soulignons, parmi d’autres, quelques constats et enjeux fondamentaux, comme autant de conditions de la réussite :

  • l’inadéquation des outils existants pour répondre aux enjeux actuels ;
  • l’insuffisante qualité des projets de densification ;
  • un recentrage des fonctions dans les cœurs villageois qui doit s’accélérer et s’accentuer ;
  • la recherche d’un équilibre entre conservation des bâtiments existants et efficience de leur réhabilitation;
  • la dualité entre préservation des espaces naturels et valorisation des terres agricoles ;
  • la volonté de doter les zones OUT d’un vrai projet, de vraies valeurs ;
  • l’inscription des aspirations des habitants dans la résolution des enjeux actuels ;
  • la trop faible prise en compte de la mobilité durable comme source de solutions dans un territoire à dominante rurale ;
  • l’élaboration de visions territoriales incluant des processus de participation citoyenne à l’instar de ce qui se réalise dans les opérations de développement rural ;

8 stratégies identifiées comme prioritaires… déclinées en 47 actions balisant les chemins de transition

Parmi ces 8 stratégies, toutes assorties de propositions concrètes :

  • la modification des zones urbanisables au plan de secteur, inadéquates pour lutter contre l’étalement urbain ;
  • la valorisation et la densification des zones déjà artificialisées ;
  • la désignation de zones prioritaires à protéger de l’artificialisation ;
  • l’obligation de concevoir des projets de densification qualitatifs ;
  • la multiplication des espaces conviviaux de socialisation dans les centralités ;
  • la sensibilisation des élus des communes rurales aux impacts négatifs de l’étalement de l’habitat ;

Zone IN, zone OUT… et zone intermédiaire ?

Les notions de zones IN (à densifier prioritairement) et de zones OUT (à dézoner, dédensifier) suscitent inévitablement méfiance et réticence dans un territoire maillé à dominante rurale comme celui de la province de Luxembourg…

Les participants des Arènes locales n’ont pas reculé devant la difficulté, au contraire ! Bien conscients de la nécessité de « ménager » le territoire, ils proposent une alternative à la dualité radicale du IN et du OUT : des zones IN franchement densifiées mais de manière hautement qualitative, des zones OUT dorénavant non artificialisées mais valorisées pour l’environnement et l’agriculture et, entre les deux, un échelon de densification douce, durable, qui prenne en compte aspirations des habitants et caractère rural de ces zones intermédiaires…

La province de Luxembourg en 2050

Parmi les différentes expressions d’un futur rêvé, retenons en toute subjectivité :

  • « des centralités peuplées et attractives et des villages consolidés dans le respect de l’environnement » ;
  • « un territoire qui ne se subordonne pas à la seule vision économique et concurrentielle de la société » ;
  • «un territoire présentant plus de mixité de fonctions à petite échelle ».

Découvrez le rapport de synthèse  et le storyboard des Arènes locales MURLA

Des perspectives…

Face aux enjeux actuels et tenant compte des multiples réflexions et propositions émises, la séance du 19 avril doit davantage constituer une ouverture qu’une clôture des travaux :

  • ouverture vers d’autres missions de sensibilisation et d’accompagnement de la part des MUs dont c’est le cœur de métier : ateliers, groupes de réflexion, formation des élus, des CATUs, des CCATM, débats autour de cas concrets, animations pédagogiques… sont au menu des programmes d’activités de toutes les Maisons de l’urbanisme en 2021 ;
  • ouverture du SPW, du Ministre de l’aménagement du territoire, du Gouvernement wallon, du Groupe experts de la trajectoire d’artificialisation vis-à-vis de tout ce travail construit au sein des Arènes : par respect pour les participants qui ont accepté d’y consacrer de nombreuses heures de cogitations parfois ardues, tout ce travail ne peut rester lettre morte car il s’agit d’une belle occasion de mêler les réflexions en chambre aux réalités de terrain…

Les arènes du territoire qu'est-ce que c'est ?